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Renaud Capuçon Petite Taille
Renaud Capuçon Petite Taille

Renaud Capuçon Petite Taille – A 14 ans, il entre dans la classe de Gérard Poulet1 au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris après quatre années de formation dans sa ville natale. Trois ans plus tard, il revient avec un premier trophée de musique de chambre et un prix de violon.

Dans les années qui suivent, il participe à plusieurs concours internationaux et rejoint le Jeune Orchestre de la Communauté Économique Européenne, puis le Jeune Orchestre Gustav Mahler de Claudio Abbado, où il joue le premier violon. Il poursuit également une carrière de soliste et de chambriste, se produisant avec des musiciens comme Nicholas Angelich, Jérôme Ducros, Frank Braley, Hélène Grimaud, Gérard Caussé et son frère cadet Gautier Capuçon.

En 1996, il fonde les Rencontres artistiques de Bel-Air, un événement qui se trouve près de Chambéry à La Ravoire. Depuis plus d’une décennie, ce festival a accueilli les plus grands chambriste, dont Jean-Pierre Wallez, Michel Dalberto, Martha Argerich, Stephen Kovacevich, Augustin Dumay, Gérard Caussé, Paul Meyer, Emmanuel Pahud, ou encore Katia et Marielle Labèque.

Il est le directeur artistique du Festival Pâques d’Aix-en-Provence qu’il a fondé en 2013. Il participe aux concerts Avent3 à Villars-sur-Glâne. Il est également directeur artistique du Gstaad4 Festival des Sommets Musicaux depuis 2016. Il a notamment enregistré la musique de chambre de Ravel, Schubert et Brahms ainsi que les concertos pour violon de Schumann et Mendelssohn sous la direction de Daniel Harding.

Renaud Capuçon lors de la Folle Journée de Nantes 2009. Il est présenté en première dans le court métrage 7h57-pm le 25 mai 2009, réalisé par Simon Lelouch. On y voit interpréter, dans une indifférence quasi-générale, La Mélodie d’Orphée de Christoph Willibald Gluck sur son Guarneri, entre les voyageurs de la ligne 6 du métro de Paris.

Suite aux interdictions de rassemblement liées au Covid-19 le 13 mars 2020, il demande un plan d’urgence au ministre de la Culture Franck Riester pour venir en aide aux musiciens confrontés à des annulations de concerts5. De plus, il donne chaque jour des concerts en direct sur les plateformes de médias sociaux pendant son incarcération6.

Le vendredi 10 avril 2020, Renaud Capuçon représentera la résurrection de la couronne du Christ dans Notre-Dame de Paris, laissée vide par l’épidémie de Covid-191 et l’incendie. Il est nommé prochain chef d’orchestre de l’Orchestre de chambre de Lausanne (OCL) en mai 202110. Septembre 202111,12 est son premier concert en tant que chef d’orchestre. Le concert est retransmis en direct sur la chaîne Arte. Un mois plus tard, il joue avec l’OCL à la prison de Lausanne13.

En octobre 2021, il annonce s’être associé au producteur de contenus audiovisuels Banijay pour soutenir la relève de la musique classique14. Nous avons rencontré l’altiste français à Vienne, où il a enregistré un album à la gloire de Brahms et Berg avec le Wiener Philharmoniker. Portrait d’un survivant qui veut ralentir et profiter de la vie.

Il porte le nom de famille d’un héros en cape et botte et ses cheveux ont la couleur blonde d’un personnage de roman. Imaginez une personne franche, dévouée et passionnée. Curieux : c’est le cas, avec un naturel sans faille. Depuis longtemps, l’enfant prodigieux a voulu se donner la définition de « skieur en été, altiste en hiver ».

Depuis, les consécrations françaises et internationales l’ont placé au sommet de la hiérarchie : le premier, si l’on croit qu’il marche dans les traces du grand Youtu. Il suffit également de regarder la liste de ses partenaires, parmi lesquels figurent Claudio Abbado et Hélène Grimaud. Il ne faut pas oublier son frère Gautier Capuçon, qui est un cadet beau, calme et lyrique sans rivaux. Qu’est-ce qui le rend si conscient ? “La musique m’a toujours donné envie de sauter et de courir.”

Né à Chambéry, l’enfant a un penchant pour les sports de montagne et la randonnée. Il respirait l’air des hauteurs. Il sait que pour prendre de la vitesse et connaître un rythme vertigineux, il faut grimper jusqu’au sommet.

Un rythme avant tout physique. Le violon a été immiscible dans sa vie sans brutalité. “J’ai découvert la musique au Festival des Arcs”, raconte-t-il, soulignant qu’aucune destination n’était déterminée. Peut-être pas une destination, mais un destin construit année après année par des parents qui valorisaient son expression artistique.

Ses parents lui inculquent volontiers leur amour du concert et des artistes, lien créé par les émissions de télévision de Jacques Chancel. Dès son plus jeune âge, Renaud identifie les meilleurs musiciens fréquemment vus au Grand Echiquier : « Ils jouaient au Festival des Arcs l’été ».

Puis, il précise son envie de les rejoindre : devenir l’un d’entre eux. Il met toute sa volonté à réaliser son rêve. Les ballons Lego et les ballons de football sont considérés comme des accessoires standards pour l’enfance. Contrairement à ses pairs, il consacre son temps libre à son travail.

“On m’a appelé petit pour cacher ma taille, et “le violoniste” pour m’adonner à mon passe-temps : il se construit une carapace.” Les quolibets ne le brisent pas. Il semble logique qu’il ait commencé à pratiquer son instrument.

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Veda Reynolds, pédagogue respectée qui a longtemps enseigné au Curtis Institute of Music de Philadelphie. Ils ont duré trois ou quatre heures. Parce que j’étais très concentré, j’ai aussi commencé à avoir des vertiges et des nausées. Alors il disait : « Aujourd’hui, quand je me donne une leçon, c’est toutes les leçons de cette grande dame qui me reviennent.

Avec son luthier, Pierre Barthel (rue de Rome, Paris), qui joue du célèbre violon Guarnerius del Gesu dit “Panette” (1737). L’instrument appartenait à Isaac Stern et a été acheté par la banque italienne (BSI). Jusqu’à présent, aucun professeur ne s’est ajouté à son horizon, même s’il ne s’agit que de quelques master classes. Il faut dire qu’on n’en aurait vraiment pas le temps.

Sa carrière de soliste et de chambriste l’obligeait à monter sur toutes les scènes et les gens étaient émerveillés par sa grâce, sa passion et son honnêteté à créer un monde qui ressemblait au sien : un monde où prédominait le romantisme allemand et les élégies françaises, qui ne pouvaient pas être plus évident pour ce passionné de poésie.

Une réalité en contradiction avec la perception du « peuple » qu’il s’était créé en épousant Laurence Ferrari, une véritable mezzo-crinière fascinée par l’art de Bruckner. J’étais perdu, j’avais des problèmes personnels et j’ai vécu des moments d’incertitude et d’extrême solitude. J’aime passer du temps avec ma famille maintenant. Chaque minute passée avec elle compte. Je surveille de près mon emploi du temps et limite mes visites car je ne suis pas d’humeur à voir notre fils grandir sur Skype.

Je suis passé de 150 concerts par an à 110. Le vif-argent de son violon est devenu plus mûr, plus solide et plus velouté à cause de son âge, de sa confirmation professionnelle à quatre petites années de quarantaine, mais aussi de sa paternité. La paternité ? Oui, elle a eu un impact sur mon jeu. Je me sens plus responsable envers moi-même et je gère mieux le temps. En musique, c’est essentiel. Et pour être plus précis : « Je ne cherche que l’essentiel ; je ne cherche plus l’effet ».

Est-il surprenant que Renaud Capuçon ait tout de suite vu les accords de Brahms ? Dans la tradition de Bach, Brahms est le musicien par excellence qui fera battre votre cœur et pansera vos blessures d’un geste cicatrisant. À l’âge de dix ans, j’y jouais. J’avais localisé l’enregistrement du premier concerto à la Médiathèque de Chambéry.

Vue générale de la salle Brahms du Musikverein avec Renaud Capuçon et son ensemble de musique de chambre sur scène à plusieurs reprises. Il travaille avec le Wiener Philharmoniker pour préparer son CD sur le thème de Brahms dans le même bâtiment.

Durant ces deux jours, Capuçon interprète la Sonate n°1 de l’opus 78 pour Veda Reynolds, la grande dame, trop jeune pour le niveau de difficulté. Brahms, qui avoue “apercevoir de temps en temps la silhouette, quand il joue”, s’apprête à enregistrer le Concerto pour alto* de la Philharmonie de Vienne sur son légendaire Guarnerius, instrument ayant appartenu à Isaac Stern.

Un privilège rare, même pour celui qui, à seize ans, a obtenu le premier prix de musique de chambre et de violon au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Ses musiciens jouent avec un naturel presque surréaliste. Nous sommes entendus dès la première lecture. Le rappel de ce nouveau disque est le concerto de Berg “A la mémoire d’un ange”, qu’il avait interprété à Berlin en 1996 aux côtés de Claudio Abbado, “et que la Philharmonie de Vienne a su «chanter» avec maestria”.

Capuçon reconnaît qu’en préparation de ces enregistrements, il s’est entraîné comme un athlète avant l’épreuve. Il a passé deux semaines seul avec lui-même, consacrant tout son temps à travailler « comme un fou ». Il s’est dit satisfait du résultat, même si “le jugement que chacun porte sur lui-même est hautement subjectif”. Certains soirs, après avoir eu l’impression d’avoir joué divinement, on peut quitter la scène complètement surélevée et être complètement déçu en écoutant l’enregistrement.

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