Parents De Philippe Bertrand – De nombreuses personnes attendent le verdict dans le procès de Patrick Henry, 23 ans, meurtrier de Philippe Bertrand, 7 ans. Les membres du jury, composés de sept hommes et trois femmes, reprennent leurs fonctions le 20 février 1977 à 19h30, après seulement une heure et dix minutes de délibération.L’air est chargé de tension à l’approche de la décision tant attendue.
Après avoir retenu plusieurs circonstances atténuantes, le verdict fini par tomber. La pièce tombe dans un silence feutré lorsque la mère du meurtrier brise le silence avec une exclamation et un sanglot. A la surprise générale, son enfant ne sera pas décapité. Patrick commet un acte horrible dans la ville de Troyes il y a un an : il détruit la vie d’un enfant. Dans l’espoir d’un rançon en contrepartie, il libère le petit Philippe de l’école.
Cependant, le corps sans vie du garçon est retrouvé enveloppé dans une couverture sous un lit dans une chambre d’hôtel 18 jours plus tard. “La France à peur”, telles sont les paroles énigmatiques prononcées par l’animateur de télévision Roger Gicquel, impossibles à oublier. La ville de Troyes et toute la France sont plongées dans le chaos alors que l’horreur cède la place à la haine et à la colère.
Nous sommes en 1977, soit cinq ans avant l’abolition de la peine de mort en France en 1981. Retour sur ce procès qui a changé à jamais le cours de la justice française. Le procès s’ouvre le 18 janvier 1977, à Troyes. ” Le Figaro écrivit le 18 janvier 1977 sur ” le procès de la peine irréversible, celui du prix du chant “, indiquant que le sort de Patrick Henry semble scellé.
C’est alors qu’un homme sans défense est jugé, et ses avocats ne le sont pas. prêt à le défendre. Maître Robert Bocquillon se met à la tâche, et l’homme demande immédiatement à un confrère de sermenter : Robert Badinter, qui avait déjà comparu devant ce tribunal cinq ans plus tôt dans l’affaire Buffet-Bontems, qui impliquait deux prévenus.
Leur exécution, à l’aube du 28 novembre 1972, marque à jamais Robert Badinter, procureur du deuxième larron, puisqu’ils sont condamnés à mort. Cette fois, pour le procès de Patrick Henry, il n’est pas venu défendre un individu, mais bien se venger et réclamer la suppression de la peine de mort. Les faits matériels sont dévoilés et les auditions commencent.
L’accusé, qui ne montre aucun signe de regret, a une personnalité distante et glaciale, selon des journaux historiques comme Le Monde et Le Figaro. Son cynisme reste gravé dans ma mémoire depuis l’époque où il était le suspect n°1 et sortait d’un poste de garde lors de l’enquête du petit garçon : Je suis pour la peine de mort dans ce cas-là, il a déclaré devant les médias, en clamant. fils innocence.
Le droit d’attaquer la vie d’un enfant est un droit humain fondamental, avait-il déjà affirmé. Malgré cela, Patrick Henry avait évité la police en disant que “ses pleurs le gênaient” avant de tuer l’enfant. Pendant douze jours, le corps sans vie du garçon repose sous un lit d’hôtel tandis que Patrick vaque à ses occupations quotidiennes : manger, partir en week-end en Suisse avec des amis, faire des randonnées nocturnes… Face à l’horreur de son crime. et son cynisme absolu, l’homme est absolument innocent.
Robert Badinter déclare : « À la fin du procès, j’ai choisi de substituer le procès pour la peine de mort au procès inimaginable de Patrick Henry » (Paris Match, 2016). Même si le procès de Patrick Henry n’a pas vraiment débouché sur la Après l’abolition de la peine de mort en France (deux ont été condamnés par la suite), elle a eu un impact important sur les débats abolitionnistes.
Il a d’abord été choqué par la nature horrible de l’acte, mais c’est la décision et la portée du procès qui ont vraiment laissé une impression. Dans cette affaire, tout était réuni pour que l’accusé soit condamné à mort, mais il s’avère que les jurés ne se sont moins laissés influencés par l’opinion publique qui grondait à la porte du tribunal.
Plusieurs pistes d’enquête et d’analyse ont été relayées par les médias et les principaux acteurs impliqués à la suite des délibérations. Le discours prononcé par la sœur de Patrick Henry est une première étape ; elle lui fait une démonstration d’amour choquante au bar, au point que deux jurés ont pleuré, selon le rapport d’audience du Monde.
Quelque chose a changé quand est apparue la sœur, si proche de nous tous”, se souvient Robert Badinter. On disait aussi : il y a la mère, la sœur et le père de l’assassin. Ensuite, sur 46 auditions de témoins, plusieurs ont pu influencer les décisions des jurés, dont celle du père Clapier, avec qui il avait parlé et avec qui il avait repris contact en prison.
Enfin et surtout, une « décision de désespoir » comme la peine de mort attire l’attention sur son caractère irresponsable. Sans oublier d’autres personnalités plus périphériques comme le professeur Lwoff, 74 ans, lauréat du prix Nobel de médecine, le criminologue et psychiatre Yves Roumajon ou encore le juriste Jacques Léauté. Non pas pour défendre l’humanité, mais pour affirmer leurs idées abolitionnistes, ils finissent tous en prison.
L’horreur de voir ses convictions renforcées par les enseignements de son évêque. Philippe Bertrand est décédé. Un terme inapproprié. Ses 7 ans étaient comptés. Une paisible pension familiale à l’extérieur de Troyes a été le théâtre de la macabre découverte lorsque la police a retrouvé son petit corps tordu dans un sac de couchage sous le lit d’une des chambres.
Le 30 janvier, il avait été libéré. Patrick Henry, un homme de 23 ans au visage rond et portant une paire de petites lunettes cerclées d’or, a été interpellé par la police. C’est lui qui est allé chercher Philippe à sa sortie de l’école. C’est lui qui a demandé un million de francs suisses. Les réponses seront difficiles à fournir.
La famille Philippe a accusé la police d’avoir enfreint la traditionnelle loi du silence dans ce type d’affaires. M. Daniel Vincent, directeur de cabinet de la préfecture de l’Aube, a expliqué la décision des autorités au lendemain de l’enlèvement en disant : « Cette publicité va faire comprendre aux ravisseurs qu’ils n’ont qu’une attitude à prendre, rendre l’enfant. sain et sauf à sa famille.”
Patrick Henry a été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle pour le meurtre de Philippe Bertrand, 7 ans, il y a quarante ans. Aujourd’hui, à 64 ans et atteint d’un cancer au corps, il a demandé à la cour d’appel de Melun un sursis médical qui sera réexaminé le 12 septembre. Il répond à peine au téléphone et écrit presque entièrement des lettres dans lesquelles il s’excuse, en disant des choses comme : « Je ne relirai pas, je suis trop épuisé ».
Le numéro écru 8952 n’est plus visible. Son avocat a déposé une demande de sursis médical à la peine, que le tribunal d’application des peines de Melun examinera le 12 septembre.Normalement, personne n’en aurait entendu parler et aucune ligne n’aurait été écrite. Cependant, le mouton numéro 8952 porte le nom de Patrick Henry.
Plongé dans sa narration, il fait revivre toute une pandémie de l’histoire criminelle française, dévoilant des images chocs comme l’éjection du garçon de 7 ans de la voiture, la demande de rançon, un jeune homme en costume blond et lunettes immenses qui regarde directement dans la caméra et l’espoir d’un « dénouement heureux et rapide de cette affaire », et le corps sans vie de l’enfant affalé sur le lit.
En 1976, la France tremble, saigne et réclame la peine de mort. “Si j’avais été juré, j’aurais été condamné à mort”, s’est exclamé Michel Poniatowski, alors ministre de l’Intérieur. Une autre voix s’élève plus haut, celle de Me Robert Badinter, au procès de Troyes en janvier 1977. “Abolira la peine de mort, et vous resterez seuls avec votre verdict, pour toujours”, dit-il aux jurés.
Après avoir évité la peine de mort pendant quarante ans, l’homme de 64 ans exige désormais de ne pas mourir derrière les barreaux. “Il souffre d’un adénocarcinome avancé (stade IV) avec métastases pleurales”, précise le certificat médical de Patrick Henry de l’unité hospitalière interrégionale sécurisée de la Pitié-Salpêtrière, où il est actuellement détenu.
La malignité “engage le pronostic vital à moyen terme et rend son état de santé durablement incompatible avec la détention”, selon le document daté du 6 juillet 2017. Cette maladie invalidante s’est manifestée en quelques semaines. Sur les traces de son père, Hugo Lévy raconte d’une voix froide : “La première fois que j’ai rencontré Patrick Henry, en avril, il était très en forme” (dans le dossier). Aujourd’hui, c’est un homme qui pèse moins de 60 kilos. Son expression est celle de la terreur face à la catastrophe imminente.
Patrick Henry souhaite résider dans un appartement près de Lille, gracieusement mis à sa disposition par son amie Martine, afin de pouvoir fréquenter régulièrement le CHU pour sa chimiothérapie, selon la demande consultée par Libération. Outre les cotisations sociales et les allocations de retraite auxquelles il a droit, son généreux donateur a promis de prélever 300 euros sur son salaire mensuel.